Friday, October 17, 2008

Le retour

Nous avons décidé d'écourter notre séjour, Vincent est allergique au smog, Pascale s'ennuie de son beau Yvan, Marc-André et moi avons du boulot lundi prochain et la perspective de le faire sous le coup du décalage horaire est contrariante. Malheureusement, la surcharge est beaucoup trop élevée pour un retour le jeudi, vendredi ou samedi au lieu du dimanche. Allez hop, c'est décidé, nous reviendrons mercredi.

J'ai passé la journée d'hier à défaire mes valises, faire du lavage et me remettre du décalage horaire. En allant reconduire Pascale à l'aéroport pour son retour vers le Saguenay, j'ai fait une crevaison sur l'autoroute. J'ai pu me rendre à la première sortie avant d'appeler (encore !) le CAA.

Bilan

Avoir la chance de participer à une compétition de niveau international est une expérience unique. Le calibre des participants en général est d'un niveau très élevé auquel nous ne sommes pas habitués ni dans les régionaux, ni sur internet. Les systèmes des adversaires nous causent souvent des maux de tête et jouer au vugraph sous le regard de nos fans et des autres kibitzers est une source de stress intense. Que dire d'autre ? Que nous avons aimé cela et que nous n'avons qu'une idée en tête : y retourner !

Monday, October 13, 2008

Transnational - Jour 2

Saguenay Dry

Saguenay Dry n'est pas le nom d'une boisson gazeuze, c'est l'état dans lequel nous sommes aujourd'hui. Complètement à sec !

Nous avons avons perdu notre premier match par 26 imps, ne remportant que 7 VP. C'est peu. Pour avoir une chance de se qualifier dans la ronde des 16, il faut remporter pratiquement 20 VP par match. Pour notre équipe, cela veut dire que nous devons gagner les quatre autres matchs de la journée. Au second, nous perdons par 4 imps, rien de dramatique puisque c'est presque une égalité, 14-16 VP chacun. À ce point, nous avons une moyenne qui avoisine 16 VP. Nous gagnons les deux autres matchs, le premier nous rapporte 16 VP et le second, 19. Nous sommes encore loin des 20 VP par match, mais il y a encore une chance. Puis, catastrophe, nous perdons le dernier...

Nous avons maintenant le choix entre continuer à jouer, sachant que les chances de nous qualifier sont presque nulles (nous ne sommes pas en Roumanie...) ou en profiter pour visiter la Chine du vingt-et-unième siècle. La deuxième option est plus attrayante et nous nous retirons de la compétition.

J'ai bien aimé jouer avec Marc-André, d'autant plus que j'ai dû modifier ma vision des enchères pour m'adapter au style agressif que Vincent et lui ont adopté. On ouvre toutes les mains à partir de 10 points, un sans-atout 14-16, un carreau promet cinq cartes et un trèfle, une seule.

Rappelez-vous que nous jouons dans des équipes mixtes et que, de chaque côté de l'écran, il y a un homme et une femme. Nous jouons contre un couple irlandais, absolument charmant. Ils sont âgés, mais ils tiennent bien leurs cartes. À la première donne, le monsieur réalise une levée supplémentaire sur un squeeze bien orchestré et termine avec une mise en main à la seconde. Bon, me dis-je, rien ne sera facile dans ce match. Puis arrive cette donne :

Donneur : Ouest
Vul. : N-S
......................Nord
......................10 7 2
......................R 10 6 2
......................R 5
......................D 6 4 2
Ouest........................................Est
R 5............................................D V 3
8 5 4..........................................V 3
V 8 7 6 2....................................A D 10 4 3
V 9 5........................................ A R 8
.......................Sud
.......................A 9 8 6 4
.......................A D 9 7
.......................9
.......................10 7 3

Les enchères :

Ouest.....Nord......Est.........Sud
M.-A......Lui.........Moi.........Elle
Passe.....Passe......1 Ca.......1 Pi (*)
2 SA......Passe......3 SA.......Passe
Passe.....Passe

(*) C'est le huitième étui d'un set de 10, au quatrième match de la journée. Tout le monde est fatigué et affamé. Après deux passes, j'ouvre les enchères un carreau (qui en promjet cinq) . Avant d'intervenir à un pique, la dame, en Sud, sort une barre de chocolat de son sac et en offre à tout le monde en disant : "Cela va nous redonner de l'énergie". Son mari refuse alors que Marc-André et moi acceptons avec joie.

Si vous n'aviez pas remarqué que nous sommes blanc contre rouge, Marc-André, lui, ne l'a pas raté. Il saute à 2 sans-atout, qui promet un arrêt de pique et invite à la manche. Il ne m'en faut pas plus pour accepter son invitation.

Nord entame du 2 de pique, que la dame en Sud gagne de l'As. Sans hésiter, elle contre-attaque du 7 de coeur, pour le 8 de Marc-Àndré et le Roi de son époux. Si celui-ci continue coeur, le contrat est voué à l'échec, mais il change à trèfle que Marc-André prend du Roi. Mon partenaire revient dans sa main au Roi de pique et présente le Valet de carreau, lorsque le Roi s'avère bien placé, il revendique 9 levées. La dame regarde son mari et lui dit : "C'est toi, chéri, qui aurais dû prendre du chocolat ! "

Sunday, October 12, 2008

Transnational - Jour 1

Cela fait deux jours que nous avons un soleil magnifique avec une température de 22-24 degrés durant la journée. Marc-André et moi sommes allés visiter un parc, une île avec une pagode et un lac. Je vous donnerais bien les noms, mais comme je n'ai pas la carte avec moi, tout ce que je me rappelle c'est qu'il y a plein de Tong, de Xin et de Qian.

Au souper, nous avons été victimes d'une mini-arnaque pour touristes. Nous cherchions un petit restaurant pas compliqué pour manger une bouchée avant de revenir au site pour le début du Suisse à 20 heures. En passant devant un bar, le portier nous fait signe et, quand on lui dit qu'on veut manger, il nous montre un menu composé de plusieurs pages. Il nous installe sur la terrasse, prend notre commande, un spaghetti pour Marc-André et un hamburger pour moi (pour une fois qu'il y a autre chose que des mets chinois....) Le spaghetti arrive assez rapidement, des pâtes toutes pâles avec un petit tas de sauce au centre, une fourchette en plastique, pas de napkin (même en papier), ni de sel ou de poivre. Marc-André a le temps de terminer son assiette et je ne suis toujours pas servie. En preux chevalier, Marc-André descend pour prendre des nouvelles de ma commande. Il remonte aussitôt en me disant, Martine, on s'en va, il n'y a pas de cuisine ici ! Il est suivi du serveur qui arrive avec mon hamburger... un hamburger fromage tout bête provenant de MacDonald. Nous partons à rire tous les deux en réalisant que les propriétaires de ce restaurant devaient probablement se procurer la bouffe dans les restaurants voisins.

Pascale et Vincent ont loué des vélos et devaient nous rejoindre au lac vers 16 heures. Nous ne les avons jamais vus, ils se sont perdus en périphérie et ont visité, sans le vouloir, les quartiers les moins attrayants. Il leur a fallu quatre heures pour revenir à l'hôtel.

Fausse monnaie

Nous avons entendu dire qu'il circule beaucoup de fausse monnaie à Pékin. Pour éviter de s'en faire refiler, il faut payer avec des petites coupures. Et pour obtenir des petites coupures, il faut payer avec de grosses coupures dans les endroits sécuritaires, comme notre hôtel par exemple.

Équipes transnationales

Nous avons gagné les deux matchs de la soirée, si le premier ressemble plus à une égalité, 3 imps seulement, le second est un blitz. En VP, cela nous fait 16 et 25. Go go go Team Saguenay ! Nous comptons sur votre soutien, chers lecteurs, forcez-vous un peu. Plusieurs d'entre vous nous ont déjà envoyé des mots d'encouragement pour le précédent tournoi à la ronde, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point nous sommes ravis quand un courrier électronique ou un commentaire sur mon blogue apparaît. Je vous rappelle mon adresse courriel lacroixmartine@hotmail.com

Saturday, October 11, 2008

Jour de congé no 2

En Chine, le chiffre qui porte malheur est le 4. Je viens de découvrir qu'il n'y a aucune chambre dans notre hôtel dont le numéro se termine par quatre, 504, 514, 524 etc.

Il y avait foule au site olympique que nous avons traversé pour aller au restaurant. Que des Chinois, en famille, de jeunes parents avec leurs enfants, ou en amoureux. La plupart des enfants sont des garçons, les filles étant beaucoup moins nombreuses. À quelques reprises, j'ai vu des bambins, qui en sont à leurs premiers pas, porter une culotte sans entrejambes. Ces petits ont le derrière et le moineau à l'air. Peut-être font-ils l'apprentissage de la propreté et que cela est plus rapide quand ils ont envie ?

Nous sommes allés dîner dans un petit restaurant près du Beijing Convention Center. Sur le menu, il y avait des têtes de canard laquées, des oreilles et de la langue de porc, de l'âne sauté, des pieds de poulet, des tripes et des intestins marinés, enfin bref, toute une variété de plats auxquels nous n'avions pas envie de goûter. Nous avons choisi des aubergines farcies. Sur la photo du menu, elles semblaient recouvertes de fromage alors qu'en fait elles étaients frites dans l'huile et farcies de viande hachée menu. L'assaissonnement était trop relevé pour que nous puissions deviner quelle était cette viande. Inutile de vous préciser que nous ne l'avons pas demandé.

Nous avons inscrit notre équipe dans les Équipes transnationales et nous lui avons donné comme nom : Team Saguenay. On se demandait combien nous devions avoir de joueurs provenant de cette région pour pouvoir lui donner ce nom. C'est simple, cela en prend la moitié plus un. La moitié de quatre, c'est deux, plus un, cela fait trois : Pascale, Marc-André et moi. Mais, comme Marc-André a déjà emmené Vincent dans un sectionnel à Alma, il est presque des nôtres.

La prochaine compétition ne commence que dimanche soir. Le repos va nous faire du bien.

L'équipe des Seniors a perdu 150-97 contre la Hongrie. Dans l'open, nous surveillons de près la Roumanie. Israel a choisi la Roumanie et s'est fait battre 102-170.

Friday, October 10, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 6

Fin des émissions

Pour avoir une chance de se qualifier, nous devions gagner tous nos matchs aujourd'hui par une bonne marge, au moins 22 VP, et espérer que les équipes en sixième, septième et huitième places éprouvent quelques difficultés. Ce ne fut pas le cas. Nous avons perdu le premier match en même temps que tout espoir de qualification. Que vous dire ? Que nous sommes désappointées? Évidemment que nous le sommes !

Les larmes coulent, mais pas tant que ça. Après notre lent départ, nos chances se sont amenuisées de jour en jour. Aurait-on eu une chance de passer ? Oui, si toutes les conditions gagnantes avaient été réunies....

Mais, si le momentum n'était pas là pour notre équipe, il y en a eu une autre, dans l'open, qui en a bénéficié.

Dans la dernière ronde de l'open, la Roumanie est en septième place, derrière le Canada, l'Irlande et la France et devance à peine le Danemark. La France gagne contre la Chine-Macao par une marge minime, presque un match nul. Le Pakistan bat l'Irlande. Le Canada perd contre Trinidad-Tobaggo et le Danemark n'arrive pas à battre le Kenya, qui est à la queue. La Roumanie passe en quatrième place, se qualifiant ainsi pour la ronde des 16.... alors qu'elle est bye pour le dernier match ! Elle connaît peut-être Le secret...

Une défaite crève-coeur

Dans l'open, l'équipe canadienne a été sur le seuil de faire les manchettes. Elle a été première, deuxième ou quatrième tout au long du tournoi. Au dernier jour, elle subit une défaite au premier match qui la fait basculer en septième position. Au second match, elle se relève et reprend la quatrième place, contre le Danemark, une équipe qui a fait partie du peloton de tête tout au long de la semaine. Tous les observateurs sont confiants et s'attendent, compte tenu de leurs opposants, Trinidad-Tobaggo (une des équipes qui est presque au dernier rang de leur groupe), à ce qu'elle se qualifie.

Hélas, le match leur a glissé entre les mains comme la descente en toboggan la veille au retour de la visite de la grande muraille. On aurait crû qu'ils jouaient contre Trinidad-Toboggan...

Cette fois, les larmes ont coulé pour vrai...

En route vers une médaille

Le Canada a encore une chance de remporter une médaille. L'équipe senior (John Bowman, William Bowman, Stephen Brown, Jurek Czyzowicz, Douglas Fraser, Edward Zaluski) s'est qualifiée sans difficulté. Il ne nous reste qu'à leur souhaiter bonne chance et à suivre de près leur progression vers une médaille.

Équipes transnationales

Pas question de ne faire que du tourisme pour le reste de la semaine. Nous avons réussi, Pascale, Marc-André et moi, à convaincre Vincent de jouer avec nous dans les équipes transnationales. Comme il s'agit d'équipes mixtes, où les paires doivent être obligatoirement formées d'un homme et d'une femme, nous avons tiré au sort, j'ai perdu et je devrai jouer avec Marc-André.

Sur la tablette

Vous rappelez-vous de notre premier soir au restaurant où l'on nous a servi de la bière tablette ? Vous avais-je dit que Kamel aime la bière bien froide ? Non ? Cela m'a échappé... car, il n'arrête pas de réclamer de la glace quand on lui sert une bière à la température de la pièce.

Le premier soir, cela lui a pris quelques minutes pour se faire comprendre. La glace est arrivée dans un seau et la bière s'est vite refroidie.

Les Chinois ne comprennent pas l'anglais et, à maintes reprises, il a été ardu de leur faire comprendre le concept de bière froide. Le pire moment est arrivé hier midi, quand nous nous sommes arrêtés (dans un endroit envahi de touristes), pour le dîner. La plupart d'entre nous avons commandé une bière qui, comme d'habitude, est arrivée tablette. Kamel n'aime pas ça et demande une bière plus froide. Les Chinois ne comprennent pas. Kamel se reprend et demande de la glace... pas facile. Ils ne comprennent toujours pas. Comment leur faire comprendre qu'il lui faut de la glace pour refroidir sa bière ?

Après de multiples palabres, plusieurs gestes et la présence d'un interprète, la glace finit par arriver. Ils en ont mis tout un tas sur une assiette plate. Impossible d'y mettre une bière sans que la glace se répande partout sur la table ! Tous les autres convives ont déjà vidé la moitié de leur verre. Entretemps, un plat de riz servi dans un grand bol en acier inox arrive sur la table. Kamel fait signe aux serveurs de mettre la glace dans un bol du même genre. Ils obtempèrent, mais le bol s'avère trop petit, car, ici en Chine, ils servent de la grosse (comme au Saguenay) ! Finalement, Kamel leur montre la théière en inox, suffisamment grande pour contenir à la fois une grosse et de la glace et leur fait signe d'en apporter une autre. La barrière des langues est trop haute et les Chinois repartent avec la théière contenant le thé chaud, la vide et la rapporte remplie d'eau et de glace. Mais celle-ci est un peu juste et quand on tente d'y rentrer la bouteille, l'eau gicle du bec de la théière partout sur table.

Tout est bien qui finit bien, sauf que nos verres étaient déjà vides et que Kamel a dû partager sa bière avec les autres convives avant qu'elle n'ait eu le temps de refroidir !

Thursday, October 9, 2008

Jour de congé no 1

Une bonne affaire

Plusieurs d’entre vous se rappelleront la savoureuse manière de négocier de Mme Douglas (Eva Gabor) dans la célèbre série télévisée des années soixante, Les Arpents verts.

Vincent Demuy est tout aussi capable qu’elle de faire une bonne affaire, particulièrement si la vendeuse est jeune et tombe sous le charme de Vincent. Celui-ci, désireux de se procurer un petit chapeau mandarin, rond et pointu avec une petite courroie qui passe sous le menton, demande le prix à la jeune femme. Elle lui répond 80 yuans, il lui en offre 20, elle contre-attaque à 40, sur lesquels Vincent enchérit à 30. Elle en demande 35, Vincent lui en offre 25. Okay, dit-elle, deal !

Un langage universel

Il n’y a pas que les calculettes, en Chine, qui servent d’outil de communication entre les touristes et les autochtones. Le hacky ou footbag, ce petit sac rempli de sable ou de fèves, que les jeunes s’amusent à botter et à frapper chacun à leur tour pour le garder en l’air, est aussi un un langage universel de communication.

Alors que nous nous sommes arrêtés hier soir sur la terrasse d’un petit bistrot pour y siroter une bière après le souper, Vincent est venu nous rejoindre après avoir acheté quelques souvenirs. Il les sort de son sac un par un et nous montre un drôle d’objet composé de quelques rondelles reliées par un fil et piqué de belles plumes colorées. Il s’agit d’un hacky chinois. Le portier et le serveur font signe à Vincent de venir faire une petite partie. Il n’en faut pas plus pour que les trois se retrouvent dans la rue à frapper du talon ce drôle d’oiseau. Marc-André se met aussi de la partie et il arrive à le garder en l’air au moins trois coups d’affilée. Il y a beaucoup de gens qui circulent, certains sourient et donnent un coup de talon sans même s’arrêter.

Des chiffres et des couleurs

Saviez-vous que le nombre qui porte malchance en Chine est le quatre ? Il y a certains hôtels qui n’ont pas de quatrième étage et ceux qui en ont un doivent le louer à rabais.

Les couleurs porte-bonheur sont le rouge et le jaune, les couleurs du drapeau chinois. Les cinq étoiles sur celui-ci représentent les cinq points cardinaux, le Nord, l’Ouest, le Sud, l’Est et le Centre et les cinq éléments, l’eau, le feu, la terre, le bois et le métal.

Les animaux chanceux de la Chine sont le dragon, le lion et le phoénix. Deux de ces espèces sont en voie d’extinction…

Tous ces détails intéressants nous ont été mentionnés par Michael, notre guide, pour la visite guidée d’aujourd’hui.

Martine en Chine

En partant ce matin, il faisait un soleil radieux. Le temps s’est couvert un peu pendant la visite des tombeaux Ming et quand nous sommes arrivés à la grande muraille, il tombait une pluie fine. Je déteste que mes cheveux frisent et je n’ai toujours pas de parapluie. J’ai donc acheté un petit chapeau mandarin que j’ai porté en guise de parapluie.



Pour se rendre à la grande muraille, il faut monter une côte remplie de boutiques et de vendeurs qui nous harcèlent de tous côtés. Nous prenons ensuite un télésiège qui nous emmène au sommet. La vue est superbe, mais, à cause de la pluie, la visibilité n’est pas très bonne. Comme toujours, Marc-André trouve le mot pour nous faire rigoler : Impossible de se perdre, si on part dans la mauvaise direction, ça revient !

Pour redescendre, nous avons le choix entre le télésiège et le toboggan. Nous voulons tous revenir en toboggan, mais, comme il pleut, celui-ci est fermé. Heureusement, après avoir arpenté la grande muraille pendant une heure trente, la pluie cesse et le toboggan va rouvrir dans quelques minutes. Mais, pour le rendre sécuritaire, les employés doivent assécher la glissière. Ils le font en plaçant un grand manteau doté d'une épaisse doublure devant un toboggan et ils entament une descente. Ils reviennent en empruntant le télésiège. Cela prend du temps et nous nous impatientons. Mais tout arrive en son temps et nous finissons par glisser les uns derrière les autres.


Vincent Demuy


Massage chinois

Après la visite de la grande muraille, le guide nous propose d'aller dans un institut de médecine chinoise pour un massage des pieds. Pas si bête comme idée après que l'on ait marché si longtemps. Nous sommes tous installés dans la même pièce avec, devant nous, un masseur Chinois qui nous masse les pieds pendant 20 minutes, tout cela pour 20 yuans (environ trois dollars). Après, nous obtenons une consultation avec un médecin chinois qui nous fait un petit bilan de santé en examinant nos yeux, notre langue et en prenant notre pouls. Il nous fait ensuite une petite prescription de produits naturels qui coûte les yeux de la tête, mais que l'on n'est pas obligé d'acheter.


Wednesday, October 8, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 5

Cette cinquième journée du tournoi à la ronde ne comporte que deux matchs. Nous jouons le premier et sommes au repos au deuxième. Nous jououns contre deux équipes qui sont à la queue de notre groupe, l'Argentine et le Kénya, et nous avons besoin de deux blitz. À la fin du premier match, Pascale et moi sommes bien soucieuses. Nous avons une carte qui pourrait produire de nombreux swings d'un côté ou de l'autre. Heureusement, Karen et Pamela ont une superbe carte et les swings sont presque tous dans notre colonne. Nous récoltons 20 VP. La donne suivante nous a rapporté 13 imps.

Donneur : Sud
Vul. : Tous
......................Nord
......................9 7 6
......................D 10 4
......................R 4 3
......................A R 7 2
Ouest........................................Est
Pascale......................................Martine
V 10 3.............. ..........................A 4 2
A R 9 8 7 6.................................5 3
9................................................V 10 8 4 2
9 8 4..........................................6 5 3

.......................Sud
.......................R D 8 5
.......................V 2
.......................A D 7 6
.......................D V 10

Sud joue 3 sans-atout après une séquence sans histoire (1SA - 3SA). Tout d'abord, je connais de nombreux joueurs qui seraient intervenu dans les enchères avec la main de Pascale. Elle ne l'a pas fait, bonne décision. Ensuite, Pascale doit trouver l'entame. Bien sûr qu'elle va entamer coeur, mais doit-elle opter pour le Roi ou la quatrième meilleure ? Comme elle n'a aucune entrée, elle choisit le 8 de coeur, quatrième meilleure, pour préserver ses communications. Sud fait son Valet de coeur, traverse au mort au Roi de carreau et demande le 6 de pique. Si je joue négligemment petit en deuxième, Sud fait son contrat, 4 trèfles, 3 carreaux, 1 coeur et 1 pique. Mais, ne vous inquiétez pas, j'étais prête et l'As de pique est arrivé sur la table en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Ouf ! Retour coeur, chute de deux.

À l'autre table, nos coéquipières jouent le sans-atout faible. Karen ouvre d'un carreau et Ouest peut intervenir à 1 coeur. Pamela s'en moque et saute à 3 sans-atout. L'entame se fait par Est qui entame dûment coeur. Mais Ouest n'a pas le courage de duquer et le contrat est réalisé.

Au second match, nos coéquipières reviennent avec le blitz que nous attendions. Nous sommes maintenant en neuvième place. Il faudra travailler fort après-demain pour atteindre la sixième place. Nous aurons aussi besoin d'un peu de chance.

Yom Kippour

Demain, cest le Yom Kippour, une des fêtes juives les plus importantes et il n'y a pas de compétition. Nous avons donc réservé un tour pour la Grande muraille et les tombeaux des Ming. Nous partons tôt, mais nous serons de retour vers les 17 heures. Cela nous fera du bien de sortir du site olympique. Il n'y a rien de bien intéressant à voir ici.

Les Chinois, le travail et les toilettes

On voit beaucoup de Chinois ou de Chinoises qui font un travail ingrat. Prenez l'hôtel par exemple. Il y a parfois une madame pipi dans les toilettes. Une jeune Chinoise nous y attend, elle nous ouvre la porte des toilettes, attend qu'on en ressorte et nous tend une petite serviette en ratine après que l'on se soit lavé les mains. Le soir du cocktail de la WBF, il y en avait quatre, une par lavabo.

Sur notre étage, près des ascenseurs, il y a parfois une jeune femme qui attend derrière un lutrin. Quand on sort de l'ascenseur, elle se contente de nous saluer et de sourire. Si on veut prendre l'ascenseur, elle se précipite pour appuyer sur le bouton d'appel de l'ascenseur.

Le plancher de l'hôtel est en marbre. Dans le lobby, on y voit parfois plusieurs jeunes femmes à genoux en train de faire briller le plancher à l'aide de petits chiffons en flannelle.

Lorsque l'on traverse le Media Press Center pour atteindre l'aire de jeu, il y a toujours des gardes postés ici et là. Ils sont debout, ne bougent presque pas et nous disent bonjour quand on passe devant eux. Il me semble que la journée doit leur sembler particulièrement longue.

Au restaurant, avant-hier, Pascale est allée aux toilettes la première. Il n'y a évidemment pas de papier de toilette malgré la présence d'un support réservé à cet usage. Elle jette un coup dans les toilettes pour hommes, pas de papier non plus. Elle revient à la table pour m'en emprunter sachant que j'en apporte toujours un peu avec moi. Elle retourne aux toilettes pour se soulager, mais doit laisser la porte du cabinet ouverte. Il s'agit d'une porte persienne à deux battants, mais il n'y a presque pas d'espace entre le bol des toilettes et la porte. Les Chinoises sont très petites et toutes menues. Elles ont des jambes plus courtes que les nord-américaines, ce qui ne gâche pas pour autant leurs proportions. Je suis sûre qu'elles n'éprouvent aucune difficulté à fermer la porte de ces toilettes.

En général, les Chinois sont très affables et souriants. On a même fini par en trouver une qui parlait français au restaurant de l'hôtel.

Tuesday, October 7, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 4

Nous avons gagné deux de nos trois matchs aujourd'hui, remportant respectivement 17, 23 et 13 VP. Nous sommes passées de la douzième à la onzième place. Il y a encore du boulot à faire pour atteindre la cinquième place avec seulement cinq matchs à jouer. Nous avons toujours une chance de nous rendre aux éliminatoires, d'autant plus que la meilleure sixième équipe des trois groupes pourra se qualifier.

La nouvelle manière de trinquer

Après le deuxième match (Pascale et moi ne jouons pas le troisième), nous trinquons avec Marc-André et Vincent. Canada-Canada, nous dit Marc-André en levant son verre. Nous pensions tous qu'il voulait honorer les équipes canadiennes, mais non, nous dit-il, chez nous, nous disons Chine-Chine, alors quand on est en Chine, on dit Canada-Canada !

Pause Nikken

Depuis que je suis arrivée, je dors sur mon coussin Nikken, je mets le masque de sommeil tous les soirs et je porte le Kenko Pad Nikken quand je joue. Ma soeur m'a prêté un second Kenko Pad, que Pascale porte quand elle joue. Je me rend compte que ma concentratrion, et celle de Pascale, s'en trouve améliorée.

Message à mon frère Bruno de la part de Marc-André

Marc-André dit qu'en portant un aimant Nikken, il a survécu à la pression de jouer dans un championnat du monde. Curieusement, c'est le match ou il ne l'a pas porté qu'il a connu son plus mauvais match.

Merci pour votre soutien

Plusieurs d'entre vous ont répondu à notre requête de recevoir de vos nouvelles, que ce soit via le blogue ou via mon hotmail. Merci beaucoup, c'est grâce à vous que nous performons. Ne nous lâchez pas ! Continuez de le faire, vivre la tête en bas nous donne de sacrés maux de tête.

Vugraph

Saviez-vous que vous pouvez revoir les matchs diffusés sur le vugraph de BBO ? Vous devez cliquer sur Autres activités de bridge, puis Bibliothèque du bridge, Vugraph Archives, et enfin All recent broadcats (unedited comments). Sélectionnez le match que vous désirez voir et chargez-le. Vous aurez même accès à tous les commentaires qui ont été faits pendant le match.

Résultats

Pour voir le classement des équipes, suivez ce lien et cliquez sur la compétition que vous voulez suivre.

http://www.worldbridge.org/tourn/Beijing.08/Results.htm

Bulletin

Le Daily Bulletin a rapporté quelques donnes de notre match contre la Russie. L'article est intitué Le lièvre et la tortue, on se demande pourquoi ...

http://www.worldbridge.org/bulletin/08_2%20Beijing/pdf/WMSG/bul_04.pdf

Ils ont publié la photo de Pascale, avec son air déterminé à gagner...

Le double squeeze de Susan

Je vous avais promis hier de vous parler du grand chelem de Susan Culham qu'elle a réussi sur un double squeeze. Le voici.

Donneur : Sud
Vul. : E/O

......................Nord
......................8 5 3
......................R 10 9
......................V 9 6 3 2
......................7 2
Ouest.......................................Est
A V 10 7....................................R D 9 6 4 2
A 8 7 4......................................2
R 7...........................................A D 10 8 5
A V 6........................................9
.......................Sud
.......................- - -
.......................D V 6 5 3
.......................4
.......................R D 10 8 4 3

Les enchères :

Ouest.....Nord......Est.........Sud
Susan...................Kismet
1 SA........Passe......2 Co......Passe
3 Pi.........Passe.....4 Tr.......X
XX..........Passe.....P4 Sa ... Passe
5 Ca........Passe.....5 Sa.......Passe
6 Ca........Passe.....7 Pi........Passe
Passe......Passe

Les enchères démarrent avec une ouverture d'un sans-atout par Susan, suivi par un transfert à pique. Le saut à 3 piques promet un soutien à quatre cartes. Quatre trèfles est un cue-bid et le surcontre montre le premier contrôle. Kismet enchaîne avec la demande d'As puis continue avec la demande des Rois. Cette enchère demande de nommer les Rois en commençant par le moins cher et non d'en donner le nombre. Lorsque Kismet découvre que sa partenaire possède le Roi de carreau, elle saute de joie et déclare le grand chelem.

Entame : le 7 de trèfle.

Susan prend la Dame de trèfle de l'As et joue pique au Roi, découvrant le partage 3-0 des piques. À la deuxième levée, elle joue petit carreau vers le Roi, sur lequel Nord fournit le 9, une carte pour le moins suspecte, puis retire les atouts. Elle poursuit avec l'As de carreau, coupe un carreau avec son dernier atout et retourne au mort en coupant un trèfle. Susan tire tous les atouts du mort. La position à quatre cartes de la fin est la suivante:

......................Nord
.....................-- - -
......................R 10
......................V 6
......................- - -
Ouest.......................................Est
- - -..........................................9
A 8 7....................................... 2
- - -..........................................D 10
V..............................................- - -
.......................Sud
.......................- - -
.......................D V 6
.......................- - -
.......................R

Sur le dernier pique, Sud doit lâcher un coeur pour ne pas établir le Valet de trèfle, tout comme Nord, qui doit garder son Valet de carreau. Lorsque Susan encaisse la Dame de carreau, Sud est bel et bien cuit. Il doit lâcher un autre coeur, Susan jette son Valet de trèfle devenu inutile. L'As de coeur suffit à purger la couleur et son 8 devient maître. Susan vient d'exécuter un double squeeze non simultané. Wow ! Quelle coéquipière !

Monday, October 6, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 3

Enfin, nous commençons à jouer au bridge. Aujourd’hui nous avons gagné nos trois matchs, qui nous ont respectivement rapporté 17, 21 et 16 VP. Nous sommes passées de la quatorzième à la douzième position. Nous avons encore pas mal de pain sur la planche pour remonter jusqu’à la cinquième. On fera avec ce qu’on a.

Je suis trop fatiguée pour vous parler d’une main, et, pourtant j’en ai une belle à vous raconter. Dans le dernier match, Pascale et moi avons déclaré et réalisé un grand chelem sur la deuxième donne. Rien de bien extraordinaire, les treize levées sont sur table. Sur la donne suivante, nos coéquipières Kismet et Susan, annoncent et réalisent un grand chelem, elles aussi. Sauf que, pour le rentrer, Susan exécute un double squeeze. Je vous la donnerai demain matin, si j’arrive à me tirer du lit assez tôt pour mettre à jour mon blogue.

Jeu lent

J’ai une petite anecdote à vous raconter. Sur la dernière donne d’un match, un des membres de l’équipe canadienne de l’open a la levée de chute dans les mains. Il se demande s’il doit l’encaisser ou s’il peut attendre. Il prend de longues minutes pour réfléchir à ce problème. Pendant ce temps, la minuterie sonne l’heure de la fin du match. Après ce délai, les équipes en retard peuvent récolter des pénalités. Le joueur décide de ne pas encaisser la levée de chute et le déclarant réussit son contrat. Pour ajouter l’insulte à l’injure, il perd aussi un demi point de victoire pour jeu lent !

Confidentialité

Nous sommes retournées à la banque pour changer les chèques de voyage de Pascale. Vendredi dernier, nous n’avions pas pu les échanger, car Pascale n’avait pas apporté son passeport. Arrivées à la banque, nous avons pris un numéro et attendu 45 minutes avant que notre numéro soit appelé. Il y a six guichets, tous du même côté, encadrés par une immense vitre pare-balles. Les caissiers sont assis d’un côté de la vitre et les clients s’assoient de l’autre côté, face au caissier. Il y a un espace dans le comptoir sous la vitre pour passer les documents (ou l’argent) d’un côté ou de l’autre. Pour communiquer avec le client, le caissier se penche vers un micro et parle dedans. Le son se répercute dans le lobby et tout le monde peut entendre ce que le caissier vous dit. Il me semble entendre : Monsieur, votre compte est à découvert, ou encore, Madame, vous nous devez un arriérage de 1000 yuans. Enfin, vous imaginez la scène. Cela a pris un autre 20 minutes pour changer les fameux chèques de voyage de Pascale. Je pense qu’elle n’en apportera jamais plus avec elle…

Nouvelles

Je vous laisse là-dessus, mes chers amis. Je ne sais pas combien d’entre vous lisez mon blogue, ni si cela vous intéresse. Nous sommes à l’autre bout du monde et nous avons besoin de votre soutien. Écrivez-nous, c’est aussi important pour nous de vous lire que ça l’est pour vous de nous suivre. Si vous ne désirez pas que vos écrits soient publics, comme ils le seront si vous inscrivez un commentaire sur ce blogue, écrivez-nous à lacroixmartine@hotmail.com.

Sunday, October 5, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 2

En nous levant ce matin, nous apprenons que le troisième match de la journée contre la Russie sera diffusé sur BBO. Pas le petit vugraph local des Chinois, le vrai, celui de Bridge Base Online, où le monde entier peut nous voir. C'est très stressant. On craint toujours de ne pas être à la hauteur. Je ne sais pas à quel point cela a influencé le début de notre journée, mais à voir le résultat, je ne suis pas sûre que cela n'a eu aucun impact.

Au premier match, nous rencontrons la Finlande. Cette équipe joue un système appelé le Magic Diamond, mais, selon Marc-André, ce système devrait porter le nom de Dépanneur, car nos adversaires ouvrent toutes les mains de 8 à 11 ... points. C'est pas mal énervant d'autant plus que le répondant soutient la couleur d'ouverture avec n'importe quelle main de 0 à 11 points. Nous perdons par 23 imps. C'est la faute des Russes, elles nous énervent avec le match de BBO...

Au deuxième tour, Pascale et moi sommes au repos. Nous aimons bien ce rythme, un match, une pause, un match. Sauf que la pause d'aujourd'hui n'est pas de tout repos. Il faut étudier la carte de conventions de nos adversaires, il y a trois paires, et nous n'apprendrons que quinze minutes avant le match contre laquelle nous jouerons. Nous étudions un peu, puis enfilons nos pyjamas, fermons les rideaux et essayons de dormir. Comment y arriver quand on sait que le monde entier aura les yeux fixés sur nous ? D'accord, pas le monde entier entier, mais tous nos amis ou presque... M'enfin tout ça pour vous dire que nous sommes STRESSÉES !

Nos coéquipières, contre l'Écosse, s'en sortent avec un match à égalité. Si, comme je l'imagine, elles sont aussi stressées que nous, ce n'est pas si mal. Au moins, ne subissons-nous pas une nouvelle défaite, ce qui nous aurait démoralisées pour le vugraph.

À 17 heures, nous sommes à nos places. Les Russes sont déjà là, elles aussi jouent un système compliqué basé sur le trèfle polonais où l'ouverture un trèfle peut avoir quatorze significations différentes, m'enfin presque. Nous connaissons un lent départ. À notre table, les Russes déclarent une manche en mineure alors que nos coéquipières chutent à 3 sans-atout. Puis nous chutons un chelem, réussi à l'autre table. Entre les deux, cette donne, où Kismet et Susan demandent et réussissent la manche à trèfle alors que les Russes s'arrêtent à 4 carreaux après une série d'enchères compliquées.

Donneur : Sud
Vul. : E/O
......................Nord
......................V 8 3 2
......................R V 6 3 2
......................5 2
......................A 7
Ouest..........................................Est
R D 10 9......................................5
D................................................A 7 4
A R D 7 3....................................10 8 6
R V 2..........................................9 8 6 5 4 3
.......................Sud
.......................A 7 6 4
.......................10 9 8 5
.......................V 9 4
.......................D 10

Les enchères à notre table :

Ouest........Nord......Est..........Sud
Russe1.....................Russe2
1 Tr(1).......1 Co........Passe.......2 Co
Contre(2)..Passe... ..2SA(3)....Passe
3 Ca(4).... .Passe... ..4 Ca(5). ..Passe
Passe(6).........Passe.....

(1) Une des quatorze significations possibles
(2) Une main forte
(3) Un genre de Lebensohl, faible, relais à trèfle
(4) Encore plus forte
(5) Pas si faible que ça, après tout
(6) Oui, mais, si ce n'est pas un As, je suis dans la m....

Les enchères de nos coéquipières :

Ouest.....Nord......Est.........Sud
Susan..................Kismet
1 Ca..... ...1Co........Passe......2 Co
Contre....Passe.....3 Tr........3Co
4 Tr........Passe.....5 Tr........Passe
Passe......Passe.....

Entame : 10 de coeur.

Jusqu'à la redemande de l'ouvreur, les enchères sont presque identiques. Seule l'ouverture varie, les Russes ne pouvant ouvrir 1 Carreau, cette enchère étant limitée à 16 points, alors qu'elle ne l'est pas pour nos coéquipières. Après le contre, la suite des enchèeres est complètement différente. Chez les Russes, c'est l'ouvreur qui doit prendre la décision d'aller à la manche alors que chez nos coéquipières, Susan a transféré la décision à sa partenaire. Bravo les filles !

Le jeu de la carte n'est pas de tout repos pour autant. Le 10 est couvert par la Dame, le Roi et l'As. À la deuxième levée, Kismet présente le 5 de pique, pour le Roi, qui tient. En fait, elle savait, par les enchères, que les deux As noirs n'étaient pas dans la même main. Lorsqu'elle découvre que l'As de pique est en Sud, elle imagine l'As de trèfle en Nord. Elle continue en coupant un pique, puis en coupant un coeur. Elle revient en main en coupant une seconde fois et coupe son dernier coeur. Le Roi de trèfle est maintenant sec au mort, elle joue trèfle et concède deux levées d'atout. + 10 imps.

Malgré cela, nous tirons de l'arrière, moins 23 imps après 14 donnes et il n'en reste que deux à jouer. Puis le miracle se produit. À l'avant-dernière donne Pascale me propulse à la manche à sans-atout avec 9 points face à 15, mais elle a tellement de cartes intermédiaires qu'elle ne peut pas faire autrement. Le contrat est imperdable, mais il n'a pas été demandé à l'autre table. Gagne 10.

À la dernière donne, un incroyable double swing ! Une manche, contrée, de chaque côté, en notre faveur nous rapporte 17 imps. Une remonté spectaculaire, en plein vugraph, nous gagnons par 5 imps.

Malheureusement, sur la dernière main, une de nos coéquipières a oublié d'alerter une enchère artificielle et l'arbitre a changé le résultat de la table. Nous ne remportons que 11 imps sur le dernier étui et nous perdons par 1 imp.

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La Fédération canadienne de bridge nous a offert de beaux polos rouges que l'on devait porter à la cérémonie d'ouverture. Mais, vous connaissez les femmes, aucune petite taille ne nous étant attribuée, nous avons opté pour un veston pâle et une robe noire plus chic que ces T-shirts. Personnellement, ce polo (un médium pour hommes) était tellement grand, que j'avais l'air d'une poche de patates dedans. Les hommes et les juniors n'étant pas aussi fancy que nous ont décidé de le porter quand même. Voici l'allure de Marc-André dans son beau polo rouge.


















Le bridgeur du mois

Saturday, October 4, 2008

Le tournoi à la ronde - Jour 1

C’est aujourd’hui que commence la vraie game. Pour ceux qui veulent connaître les modalités de la compétition, je les invite à lire le blogue de notre capitaine, John Rayner, sur le site de la CBF, http://www.cbf.ca/, suivez le lien Championships Bblogs/John Rayner.

À la première ronde, nous affrontons la Chine, l’équipe favorite de notre groupe. Comme c’est le pays hôte, tous les matchs de leurs équipes sont diffusés sur le vu-graph BBO local. Je ne sais pas si ces matchs locaux se retrouvent aussi sur Bridge Base Online. Il y a en tout cinq salles de vu-graph, trois BBO et deux locales. Notre premier match sera diffusé localement.

Les Chinoises sont gentilles. Elles jouent Précision où l’ouverture 1 trèfle est impérative, 16+ H, et celle de 2 trèfles naturelle, 11-15 HD. Nous avons une petite défense contre ce système et cela fonctionne bien. Malgré tout, nous encaissons une défaite de 24 imps. Qu’à cela ne tienne, c’est notre premier match et nous pourrons toujours prétendre avoir été affectées par le décalage horaire.

Au deuxième match, Pascale et moi sommes au repos. On se tape un sous-marin acheté à l’un des comptoirs-lunch du lobby. Nous n’avons pas beaucoup de choix, à part les hot-dog choucroute de la terrasse, les comptoirs-lunch n’offrent qu’un menu restreint: sous-marin au jambon avec peu de jambon et beaucoup de verdure ou sous-marin végétarien le jambon en moins.

Quand arrive le moment de se pointer pour le troisième match, il pleut, si on peut appeler pluie la fine bruine qui tombe du ciel. Au moment de finir d’empaqueter mes valises, Pascale m’avait convaincue de laisser mon parapluie à Montréal. Heureusement, dans le lobby de l’hôtel, il y a un support qui contient une cinquantaine de parapluies. Je m’approche pour les examiner tout en jetant un coup d’œil à l’extérieur pour savoir si je peux me rendre au site de jeu sans que mes cheveux se mettent à frisotter de tous côtés. Rien de moins sûr. Au même moment, une jeune chinoise se précipite vers moi pour me demander si je veux en prendre un. Pas de problème, me dit-elle, en autant que je lui donne mon numéro de chambre, qu’elle s’empresse d’écrire dans le creux de sa paume.

Nos coéquipières ont gagné le deuxième match contre le Danemark par 9 imps. Beau travail. Il nous reste la France à affronter. Une seconde défaite nous attend, mais, cette fois, l’écart n’est que de 10 imps.

Nos coéquipières pour ce match sont Kismet Fung et Susan Culham. Kismet parle et comprend un peu le français. À la première donne, les enchères se déroulent ainsi :

Ouest….....Nord….......Est…........ Sud
.................France1.......... .......France2
-----...........Passe…... ..Passe….. ...1 Ca
Passe.........1 Pi……......Passe…. ...2 Ca
Passe....…..2 Co*

Nord alerte 2 cœurs comme étant un relais. Kismet s’informe : relay to what ?, to nothing, obtient-elle en réponse. C’est invraisemblable, un relais demande au partenaire d’annoncer une couleur quelconque, habituellement, celle au-dessus de la couleur annoncée. Kismet reprend sa question, en français cette fois (rappelez-vous que toute question concernant les enchères doit être faite par écrit, de même que la réponse, cela pour conserver une trace en cas de litige). Elle écrit sur le papier : relais à ?... et obtient toujours la même réponse. Cette réponse ne la satisfait pas, elle fait venir l’arbitre et ne peut guère obtenir plus d’information. Sud complète le relais (?) à 2 piques et les enchères se terminent. Deux piques faits deux.
Puis arrive la seconde donne :

Donneur : Est
Vul. : N/S

......................Nord
......................R 10
......................10 9 8 2
......................V 3 2
......................D 9 6 3
Est.....................................Ouest
D 8 5 3 2............................V 9
V 7......................................A R D 6 3
9 7 4...................................R 10 5
A 10 2................................R V 8
.....................Sud
.....................A 7 6 4
.....................5 4
.....................A D 8 6.
.....................7 5 4

Les enchères :

Ouest.....Nord......Est.........Sud
---...........---.........1 Co........Passe
1 Pi.........Passe.....2 SA.......Passe
3 Sa........Passe.....Passe......Passe

Entame : 6 de carreau.

Nord fournit le Valet et Kismet gagne du Roi. La réussite du contrat dépend de l’impasse à trèfle. Kismet peut la prendre d’un côté ou de l’autre pour trouver sa neuvième levée. Mais elle a un tempérament irlandais et elle bouille. Elle n’a pas encore digéré ce qui s’est passé dans la donne précédente. Si, pour la plupart d’entre nous, l’impasse à trèfle est une devinette, elle ne l’est pas pour Kismet. Pas question que Nord, qui a refusé de lui donner une réponse appropriée sur le 2 coeurs relais, fasse une levée avec la Dame de trèfle. +400. Gagne 7 imps.

Dans le tournoi à la ronde, ce qui importe n’est pas de gagner tous les matchs, mais d’en gagner suffisamment pour se rendre aux éliminatoires. Nous rencontrons les meilleures équipes de notre groupe dans les deux premiers jours du tournoi. Ne vous inquiétez pas, chers amis et supporteurs, nous allons y arriver.

Au retour, je me dirige vers la réception pour y déposer mon parapluie et la même jeune chinoise se précipite vers moi pour le reprendre. Elle me demande mon numéro de chambre et l’inscrit, encore une fois, dans sa paume ! Se peut-il que le papier soit si rare en Chine ?

Friday, October 3, 2008

L’ouverture des jeux

J’ai dormi d’une traite jusqu’à sept heures et demi. Pas mal pour quelqu’un qui est sous l’influence du décalage horaire. Il fait soleil et il n’y a pas autant de smog ni d’humidité que la veille. Pas besoin de sortir les masques à gaz.

Notre première visite est destinée à l’aire de jeu. Ce n’est pas loin de notre hôtel, on peut y accéder en traversant le Media Press Center (MPC) ou en le contournant par l’extérieur. Comme il fait beau, on décide d’y aller en restant dehors. Quelques centaines de mètres plus loin, on arrive à destination : le National China Convention Center qui accueille les championnats du monde de bridge. Les autres compétitions (échecs, go, dames, etc.) se dérouleront au Beijing Convention Center, là où on nous a remis nos badges à notre arrivée, à un kilomètre d’ici (à vol d’oiseau, pas en taxi). Il y a une entrée contrôlée comme dans les zones de sécurité des aéroports où il faut présenter notre badge, passer sous le détecteur de métal et déposer nos sacs à main sur le tapis roulant qui les fera passer sous un scanneur.

Devant nous, il y a une vaste terrasse avec tables et parasols. L’entrée se trouve à droite. Dans le hall, des comptoirs-lunch et une zone remplie d’écrans de télévision plats. Ceux-ci serviront à afficher les résultats. Tout juste derrière se trouve l’aire de jeu divisée en trois sections : une dizaine de salles réservées au vu-graph, la salle fermée puis la salle ouverte. Tout est en place pour accueillir les joueurs : les tables, les écrans, les plateaux, les boîtes d’enchères, les Bridge-Mate, etc.

On fait le tour des lieux, puis on se tape un hot-dog et une bière en sortant. Le hot-dog est servi quasiment froid avec du ketchup, de la moutarde et de la choucroute. J’imagine que c’est ce qui se rapproche le plus de la salade de chou qu’on met en général dans un hot-dog. Pour nous, Saguenéens, c’est un sacrilège. Le hot-dog se mange avec du chou râpé nature, un pain vapeur brûlant et quelques assaisonnements.

Marc-André et Vincent sont pressés. Ils n’ont pas eu de nouvelles de leur coéquipier, Nicolas L’Écuyer, qui doit assister à la réunion des capitaines à quatorze heures trente en remplacement de leur capitaine dont l’avion n’arrivera qu’à quatorze heures. Ils nous quittent et nous décidons de faire quelques courses pour régler certains problèmes logistiques. Pascale n’arrive pas à échanger ses chèques de voyage. Les bureaux de change n’en veulent pas, pas plus que l’hôtel. Il faut absolument lui trouver une banque. La préposée de l’hôtel nous a indiqué où en trouver une. Elle est dans la même direction que le restaurant où on est allé hier soir.

En chemin, nous examinons attentivement les boutiques. Elles sont toutes minuscules, pas plus grandes qu’une chambre à coucher. Pascale me dit qu’elle a vu un dépanneur hier soir dans le même secteur, où une bière se vend quatre yuans, soit moins d’un dollar canadien. On s’amuse à entrer dans tous les dépanneurs que l’on croise pour demander le prix de la bière. Les Chinois qui y travaillent ne parlent pas anglais, mais, apparemment, le langage des calculatrices est universel. Pascale pointe du doigt l’article dont elle veut connaître le prix et le caissier le lui montre sur sa calculette. C’est d’ailleurs la combinaison calculatrice/boîte en carton qui leur sert de caisse enregistreuse.

Nous finissons par trouver une banque, mais non seulement est-elle sale et minuscule, elle est fermée en plus. Seul le guichet est ouvert et je remarque tout de suite qu’il n’arbore pas la mention Cirrus pour les retraits internationaux. Nous interrogeons quelques passants pour savoir s’il y a une autre banque dans les parages, mais c’est difficile d’obtenir une réponse. Il semble que personne ne comprenne l’anglais ici. Ils opinent avec leur tête, mais rien n’en sort. Finalement, il semble que le mot bank ait éveillé quelque chose chez l’un d’entre eux, car il nous fait signe de tourner à gauche au coin de la rue. Et juste là, devant nous, dans un édifice tout en hauteur et tout en verre s’élève la majestueuse Bank of China. Il y a un préposé qui s’exprime très bien dans la langue de Shakespeare et qui répond à toutes nos interrogations.

En sortant, nous cherchons le téléphone public annoncé par une affichette bilingue, chinois/anglais, accrochée sur un mur de briques. Il y a une petite entrée avec une porte ouverte, nous y jetons un coup d’œil rapide, c’est un garde-manger. Les murs sont couverts d’étagères avec des pots et des boîtes dessus. Nous ressortons aussi vite. Une chinoise nous suit et nous fais signe d’y retourner. Ce n’est pas un garde-manger, mais un dépanneur tellement petit que nous remplissons tout l’espace à nous trois. La Chinoise nous désigne une petite glacière près de l’entrée, de celle qui contient les pop-sicle et autres délices gelés. Par-dessus, se trouvent deux gros téléphones jaune vif à clavier. Il n’y a pas de fente où mettre les pièces, il faut payer la madame. C’est ça, le téléphone public en Chine. On repassera, merci.

Nous avons un meeting d’équipe à seize heures trente dans le lobby et un cocktail suivi par la cérémonie d’ouverture des premiers Jeux mondiaux des sports de l’esprit.

Au meeting, John, notre capitaine, nous apprend qu’à la suite de problèmes de sécurité, la cérémonie d’ouverture a été annulée, du moins pour la Fédération mondiale de bridge. D’où le cocktail en début de soirée offert par cette dernière. Tous les joueurs de bridge s’y retrouvent et en profitent pour vider joyeusement les plats et les verres offerts gracieusement par la fédération. C’est sans façon, pas de présentation, pas de discours. Au moins, cela libère notre soirée pour le souper. Sauf qu’à dix-neuf heures, le sommeil me gagne et je n’ai qu’une envie, retourner à ma chambre. Nous jouons demain contre l’équipe hôte, la Chine, et nous serons au vu-graph avec les commentateurs chinois.

Thursday, October 2, 2008

L'arrivée

Vu d’avion, ce qui surprend le plus de la Chine, c’est la taille et la forme de ses montagnes. Plus hautes que les rondeurs familières de nos Laurentides, moins à pic que les Rocheuses, mais aussi torturées. Après avoir survolé pendant des heures la masse nuageuse à plus de 60 000 pieds, l’avion prend près d’une heure à perdre de l’altitude avant l’atterrissage. Pendant ce moment, on peut admirer le panorama splendide que nous offrent les montagnes chinoises. Puis on se retrouve au-dessus d’une nouvelle couche nuageuse, jusqu’à ce que je me rappelle le fameux smog de Pékin. On est arrivé. Malgré le décalage horaire, pas besoin d’avancer nos montres, il y a exactement 12 heures de différence.

Ce qui nous surprend le plus à la sortie de l’avion, c’est la chaleur et le taux d’humidité, d’autant plus qu’on est à l’intérieur de l’aéroport. Il n’y a pas d’air climatisé. Le temps de se rendre aux bagages, on est déjà trempé. On pourrait presque nager tellement l’air est mouillé. Un comité d’accueil chinois avec de petites pancartes 1st World Mind Sport Games nous attend - nous les athlètes de ces jeux de l’esprit - à l’aéroport avec une navette à notre disposition. Nous avons fait le voyage avec plusieurs bridgeurs canadiens, Marc-André Foucaudot, Vincent Demuy et Kamel Fergani. Des membres de l’équipe senior étaient aussi sur le même vol.

La première étape est le Beijing Convention Center, qui se trouve tout près du stade olympique, où on nous remet les badges qui nous permettront d’accéder au site. Les badges sont impressionants, ils sont presque aussi gros que les affiches Logement à louer que les propriétaires de chez nous placent dans leurs fenêtres lorsqu’un logement devient vacant. Il faut attendre une autre navette qui, cette fois, nous emmènera à notre hôtel. Marc-André s’impatiente et part en taxi avec Vincent Demuy. L’hôtel n’est pas loin, à peine un kilomètre, du moins, c’est ce qui était mentionné sur le site internet. Pourtant, on a l’impression de parcourir une distance beaucoup plus grande. En tout cas, c’est long.

On loge au CNCC Grand Hotel. Les chambres sont spacieuses, les lits confortables, le rangement adéquat. La seule différence notable par rapport aux hôtels nord-américains est la présence de deux masques à gaz dans une des unités de rangement. Mon Dieu ! Y a-t-il quelque chose à craindre ici ? L’hôtel est neuf, il a été construit pour les Jeux olympiques. Marc-André et Vincent finissent par arriver après avoir erré sur plus de 26 kilomètres en taxi. Le chauffeur ne comprenait ni ne lisait l’anglais. On se demande encore comment il a fait pour les conduire à bon port.

On se rejoint tous au bar avant d’aller souper. Notre capitaine, John Rayner, et nos coéquipières sont arrivées. La préposée à la réception a recommandé à Marc-André un restaurant chinois (évidemment) à quelques blocs de l’hôtel. On part à pied. Il y a un grand boulevard devant l’hôtel. Le restaurant se trouve deux blocs plus loin, mais les blocs sont tellement longs (ou nous sommes tellements fatigués) qu’on a l’impression de marcher pendant des kilomètres. La ville sent mauvais. Dès qu’il y a un souffle de vent, c’est encore pire.

Le restaurant est très grand, sur deux étages. On nous installe dans une petite pièce fermée avec une table ronde et un grand plateau tournant en son centre. Le menu pour touristes contient les photos des plats avec leur nom en anglais. On choisit une dizaine de plats que nous nous partagerons à huit. Les premiers plats sont très relevés, on a la bouche en feu. Heureusement, nous avions commandé de la bière (ils nous apportent de la grosse, qu’ils servent tablette) pour apaiser ce feu.

Je m’endors, je n’ai presque pas dormi depuis quarante-huit heures. Un peu dans l’avion, des petits sommes d’une demi-heure ou d’une heure à la fois.

Les toilettes du restaurant sont modernes, céramique partout, beaux robinets et toilettes… turques en porcelaine blanche. Il y a de l’eau partout sur les planchers, près des lavabos et des toilettes, sauf que là, je ne suis plus tout à fait sûre que ce soit de l’eau. Il faut s’accroupir pour faire pipi et le papier de toilette est absent. Non seulement il est absent, mais il n’y a même pas de support pour en mettre ! Je comprends pourquoi on nous a conseillés d’apporter du papier de toilette.

La nourriture est bonne, même si on n’est pas absolument certain du type de viande qui est dedans. Avant de commander, on a pris la peine de vérifier que ce serait bien du poulet ou du bœuf, mais comment en être sûr ? Certaines viandes ont un goût étrange et un aspect inconnu par chez nous. L’addition arrive et il s’avère que cela nous coûtera moins de 10 $ par tête, pourboire inclus.

Au retour, la fatigue est trop forte et nous décidons de prendre un taxi… fous que nous sommes. On se divise, car on est trop nombreux pour embarquer dans un seul. Trois d'entre nous décident de rentrer à pied. Ils arriveront les premiers à l’hôtel. Kamel montre sa carte d’hôtel au chauffeur, mais celui-ci ne semble pas comprendre quelle est notre destination. Alors Kamel lui fait signe qu’il n’a qu’à aller tout droit… Mais voilà, en quittant l’hôtel, nous n’avions pas vu que le boulevard devant celui-ci n’était qu’un trompe l’œil, le vrai boulevard passe dessous et, pour accéder à l’hôtel, il faut utiliser une petite voie de service. Il est trop tard pour faire demi-tour, on s’engage dans quelque chose qui ressemble au tunnel Ville-Marie et qui débouche des kilomètres plus loin… Le chauffeur de taxi ne comprend pas l’anglais et il n’a aucune idée où nous allons. Au secours ! Après de longues minutes d’angoisse, on a fini par apercevoir le stade olympique et Kamel, qui semble posséder un bon sens de l’orientation, a guidé le chauffeur jusqu’à notre hôtel. En fait, il avait essayé, un peu avant l’heure du souper, de retourner à pied au Beijing Convention Center, mais comme le site est clôturé partout, il n’a pas réussi à trouver un passage.

Je suis morte de fatigue. J’avale un cachet de mélatonine, je ferme les rideaux et je mets le masque de sommeil Nikken. Je m’endors tout de suite.

Friday, September 26, 2008

À quelques jours du départ

J'ai dirigé aujourd'hui la dernière séance de mon club avant le grand départ pour Pékin. Les gens sont heureux pour moi et m'ont souhaité, chacun à leur manière, de vivre une expérience extraordinaire. Ils ont pris la peine de faire circuler une carte qu'ils ont remplie de leurs mots d'encouragement. Je les remercie profondément de leur soutien. J'apporterai la carte avec moi en guise de porte-bonheur.

Cela me fera oublier qu'en quittant le club, le démarreur de ma voiture m'a platement laissé tomber et que j'ai dû appeler la dépanneuse du CAA pour me ramener chez moi. Heureusement que Robert Barsalou n'était pas encore parti, il m'a tenu compagnie jusqu'à l'arrivée de la dépanneuse, ce qui est extrêmement gentil de sa part et m'a empêchée de me ronger les sangs jusqu'à l'os.

Pause Nikken

À la recommandation de mon frère Bruno, je me suis procuré quelques produits Nikken avant de partir. Un masque de sommeil, un coussin de siège et une bande magnétique pour le dos. Tous ces produits ont en commun le magnétisme et la technologie avancée à infrarouge lointain pour redonner au corps énergie et vitalité. Je me suis laissée dire que c'était mieux que les stéroïdes et totalement indétectables puisqu'ils sont non invasifs. On ne les avale pas, on s'assoit desssus ou on les porte sur soi ! À suivre...

Tuesday, September 23, 2008

Les préparatifs


Cette photo a été prise à Toronto au début de septembre alors que John nous a réunies pour célébrer le 25ième anniversaire de son club de bridge, réunir des fonds et nous offrir quelques séances de coaching.

De gauche à droite : Martine Lacroix, Pascale Gaudreault, John Rayner, Susan Culham, Kismet Fung (absentes : Pamela Nisbet et Karen Cumpstone).

Nous disposons de quatre mois pour nous préparer, cela nous semble à la fois long et très court, car il y a tant de choses à faire : trouver un capitaine, réserver un hôtel, magasiner les billets d'avion, s'assurer que nos passeports sont valides, demander un visa, remplir un formulaire pour obtenir une carte d'entrée sur le site, remplir la carte de conventions de la WBF, pratiquer sur internet, discuter, revoir nos systèmes de défense, suivre des séances de coaching, prendre connaissance des règlements du tournoi, lever des fonds, dénicher une tenue d'équipe appropriée.... ça ne finit plus.

Le temps file et les petits morceaux du casse-tête se mettent en place les uns après les autres. Pamela nous a recruté un capitaine extraordinaire, John Rayner, de Mississauga. Il est très proactif et très fier de son équipe. Grâce à lui et à la contribution de nos unités, nous avons reçu un montant beaucoup plus substantiel que celui accordé par la CBF. Merci John.

Et puis voilà, il reste à peine une semaine avant le grand départ et, à part trouver des cachets pour combattre les effets du décalage horaire, tout est fin prêt.

Friday, September 19, 2008

D'un océan à l'autre

Tout a commencé quand Pamela Nisbet, de Toronto (Ontario), m'a contactée l'automne dernier pour jouer dans le championnat canadien fémin par équipes. J'allais jouer avec Pascale Gaudreault, de Chicoutimi (Québec), qui a déjà été ma partenaire dans plusieurs tournois et avec qui je partage de profondes racines.

Pamela a une excellente feuille de route, c'est la troisième année consécutive où elle remporte le championnat canadien féminin par équipes avec trois équipes complètement différentes! Elle joue avec Karen Cumpstone, de Nanaimo (Colombie-Britannique).

Enfin, Kismet Fung et Susan Culham, toutes deux d'Edmonton (Alberta), se sont jointes à nous quelques mois avant la tenue du championnat canadien.

Nous ne nous connaissions pas toutes. Nous avons fait connaissance la veille du championnat canadien et nous avons vite réalisé que nous étions sur la même longueur d'ondes : former une équipe gagnante.

Cet esprit d'équipe communicatif nous a menées à la victoire, en mai 2008, alors que nous avons battu les têtes d'affiche du bridge canadien chez les femmes.

Les championnats du monde de bridge auront lieu cette année dans le cadre des premiers Jeux mondiaux des sports de l'esprit. Il s'agit d'une première mondiale et le site choisi est le même que celui des récents Jeux olympiques, Pékin. C'est bien loin de chez nous et le dépaysement risque d'être total.

Nous en reviendrons plus riches d'expériences nouvelles et d'histoires à raconter. J'espère bien vous en raconter une avec un dénouement heureux.

Les premiers Jeux mondiaux des sports de l'esprit

Pékin, Chine - du 3 au 18 octobre 2008
Le Canada sera représenté par les équipes suivantes :

Équipe Open : CNJ David T. Willis
Vincent Demuy, Kamel Fergani, Marc-Andre Fourcaudot,
Dan Jacob, Robert Lebi, Nicolas L’Ecuyer.

Équipe Femmes : CNJ John Rayner
Susan Culham, Karen Cumpstone, Kismet Fung,
Pascale Gaudreault, Martine Lacroix, Pamela Nisbet

Équipe Senior : CNJ Sandra Fraser
John Bowman, William Bowman, Stephen Brown,
Jurek Czyzowicz, Douglas Fraser, Edward Zaluski

Équipe Junior : CNJ Michael Yuen
Erin Anderson, David Grainger, Yang Li, Matthew Mason, David Sabourin, Kai Zhou

Équipe Ortiz Patino 2008 (25 et moins) : CNJ Nader Hanna
Anton Blagov, James Dulmage, Charles Halasi, Daniel Lavee, Samantha Nystrom, Scott Rosom

Équipe Jose Damiani 2008 (20 et moins) : CNJ Bryan Maksymetz
Aled Iaboni, Ethan Macaulay, John Maguire, Malcolm McColl,
Tristan Wood, Gordon Zind